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| موضوع: Voile intégral: l'audition de Tariq Ramadan divise la mission parlementaire الخميس ديسمبر 17, 2009 1:38 pm | |
| Voile intégral: l'audition de Tariq Ramadan divise la mission parlementaire L'islamologue Tariq Ramadan a plaidé contre une loi sur le voile intégral devant les députés, dont certains lui ont reproché son «double discours».Un invité qui dérange. La mission d’information parlementaire sur le port du voile intégral recevait, ce mercredi, Tariq Ramadan. «Je ne veux pas revenir sur vos écrits, vos interventions et les polémiques qu’ils ont suscitées», tente André Gerin (PCF), président de la mission. Peine perdue. Après l’exposé de l’intellectuel musulman, certains parlementaires, assez remontés, ne manquent pas d’exprimer leur désaccord sur le choix de cette audition. «Qu’allez-vous en tirer?», lance Jean Glavany (PS) à ses collègues, grinçant: «A part vingt caméras de télévision à la sortie?»
Avant de distribuer critiques et compliments à des parlementaires «très partagés, entre ceux qui voulaient en découdre et ceux ouverts à la réflexion», Tariq Ramadan, lui, déroule ses arguments. Sur les questions d’identification et de sécurité que peut poser le voile intégral, il affiche sa fermeté: «une femme est tenue de montrer son visage, de s’identifier, de garantir la sécurité collective, ça ne se discute même pas», tranche-t-il. Pour s’opposer aussi nettement à une éventuelle loi qui viserait à interdire le port du niqab ou de la burqa. «Ce serait une très mauvaise solution», «elle serait perçue comme stigmatisante», prévient Ramadan, pointant aussi un effet contre-productif: pour certaines femmes portant le voile intégral, le réflexe serait alors, selon lui, «de rester à la maison, de se fermer. Et là, vous aurez perdu deux fois.» «Cette réflexion me gêne»
Pour aller vers une «meilleure compréhension de l’islam», il insiste surtout sur la nécessité de «ne pas monter les autorités [musulmanes] les unes contre les autres» et de ne pas braquer: «les autorités sont vos partenaires dans cette lutte. Il s’agit d’utiliser l’autorité des dignitaires religieux pour faire changer les mentalités et de considérer les Français de confession musulmane comme partie prenante de la solution pour dire non à la burqa.» En clair, mettre l’accent sur «la pédagogie, le travail de terrain.»
Mais il embraye en se montrant franchement perplexe sur les contours de la mission. «Cette réflexion me gêne», lâche Ramadan qui invite à mettre le doigt sur les «questions sociales»: «On culturalise l’appartenance [des Français musulmans], on islamise leur identité. Mais l’emploi, l’appartement, ils ne l’ont pas.» Attention aux «illusions d’optique, conclut-il. Passer par la burqa, interroger l’extrême pour parler de la norme, ce n’est pas un dispositif raisonnable. Les polémiques nationales sont un frein à l’intégration.»
Vient le jeu de questions-réponses avec les parlementaires. Et voilà que ça se corse. Le rapporteur, Eric Raoult (UMP) tourne autour du pot pour, finalement, lui demander s’il parlerait «différemment aux étudiants de Villetaneuse ou d’Oxford» où Ramadan enseigne. Jacques Myard (UMP) trouve que «ça fait un peu savonnette, vos arguments». D’autres lui reprochent d’avoir éludé les pressions qui pèsent sur les femmes et «l’atteinte à leurs droits, à leur dignité et à leur liberté» que représentent le niqab et la burqa. «Une tribune que vous ne méritez pas»
Mais c’est Jean Glavany accusant l'islamologue de «double discours, contre-vérités, manipulations», malgré son «talent d’enrober» le tout dans «un discours enjôleur», qui se montre le plus virulent: «des députés ne voulaient pas vous auditionner, c’est vous donner une respectabilité et une tribune que vous ne méritez pas», dégaine-t-il, déplorant, devant les rangs de la presse plus garnis qu’à l’habitude, que «le travail méticuleux de la mission» vire «au show-biz».
«Insultant», s'insurge l’intéressé: «quel intérêt aurais-je, si j’étais vraiment fondamentaliste, à me présenter devant vous comme ouvert?» Piqué au vif alors que Glavany a jugé «sa crédibilité en perte de vitesse», il rétorque: «depuis des années, je fais des conférences. Demandez aux RG si je ne suis pas entendu». «Je suis professeur à Oxford, mes livres sont éudiés dans 80 universités américaines, fait encore valoir Tariq Ramadan. Et je suis interdit de parole dans toutes les universités françaises. Posez-vous la question de la liberté de parole.»
S’il s’est fendu d’un long aparté sur les motivations de la mission qu’il a initiée - «un combat politique pour faire régresser les fondamentalismes» -, André Gerin, lui, ne regrette pas le casting. «Pas convaincu» pour autant par l’islamologue, il se dit qu’entendre «un personnage controversé n’était pas inintéressant».
Le 15 décembre, pour clore leur round d’auditions, avant de plancher sur leurs préconisations, les membres de la mission parlementaire doivent recevoir un trio de ministres, Brice Hortefeux (Intérieur), Xavier Darcos (Travail et Affaires sociales) et Eric Besson (Immigration et identité nationale).
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