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| موضوع: Comment Kadhafi met la Suisse à genoux الجمعة سبتمبر 25, 2009 9:00 pm | |
| Libye Comment Kadhafi met la Suisse à genoux
Manifestation de soutien à Hannibal Kadhafi en juillet 2008 à Tripoli. Les deux "otages" suisses dont la Libye promettait la libération mercredi ont en réalité été placés en détention depuis une semaine... Dernier épisode en date d'une crise diplomatique déclenchée par l'arrestation du fils du colonel Kadhafi à Genève en juillet 2008. Retour sur cette affaire rocambolesque.
Rien ne va plus entre Tripoli et Berne. Alors que deux Suisses sont retenus depuis plus d'un an en Libye, le président suisse se rend sur place... pour se confondre en excuses au nom de son pays. Le colonel Kadhafi, lui, multiplie les menaces, brandissant même celle d'un démantèlement pur et simple.
Après plus d'un an de relations glaciales, la tempête semble s'apaiser avec la rencontre des deux chefs d'Etat, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, ce mercredi. Au programme: promesses d'un retour au pays pour les deux ressortissants suisses et normalisation des relations bilatérales. Mais comment en est-on arrivé là ?
A l'origine, l'affaire Hannibal
Juillet 2008. Hannibal Kadhafi, l'un des fils du Guide libyen, et son épouse enceinte sont arrêtés dans un palace genevois. Accusés de mauvais traitements sur leurs domestiques, ils sont finalement libérés sous caution et rentrent rapidement en Libye. Après dédommagement, les domestiques retirent même leur plainte. Cette reculade passe mal dans l'opinion helvète, alors que les Suisses se flattaient de tenir tête à la Libye...
Le fils Kadhafi a beau être connu pour ses frasques, son arrestation et les deux nuits qu'il a passées en prison n'en constituent pas moins un crime de lèse-majesté aux yeux des Libyens. "Vu de Libye, l'honneur du chef et de sa famille a été bafoué par les Helvètes", comme le racontait un envoyée spéciale en août 2008... Sans compter que cette interpellation fut relativement musclée. Deux cadres suisses pris en otage
Cette arrestation a provoqué entre les deux pays une grave crise émaillée de représailles de la part de Tripoli: menace de démantèlement du pays, livraisons de pétrole à la Confédération interrompues, restrictions imposées aux sociétés suisses présentes sur le sol libyen, et deux hommes d'affaires helvétiques suisses ont été retenus en Libye en juillet 2008. Ces deux ressortissants suisses sont considérés en Suisse comme des "otages" de Tripoli qui les retient toujours. Le 20 août, le président suisse Hans-Rudolf Merz se déplaçait à Tripoli pour rencontrer le Premier ministre libyen Baghdadi El-Mahmoudi et signer un accord pour améliorer les relations entre les deux pays dans les 60 jours. Accord que le président (théoriquement chargé des Finances du pays, et non des Affaires étrangères) a signé seul et son propre gouvernement a longuement hésité à le valider.
Confiant, le président affirmait avoir reçu l'assurance que les deux hommes d'affaires pourraient regagner leur pays "avant la fin août". Promesse purement orale. L'accord ne comportait aucune clause sur les deux "otages"... Un avion s'est même envolé pour Tripoli le 25 août dans le but de les ramener au pays. Il est rentré bredouille trois jours plus tard. Et les deux cadres se trouvent toujours sur le sol libyen à l'heure où nous écrivons.
La Suisse humiliée?
Non seulement le président Merz, souhaitant peut-être rééditer l'issue heureuse de l'affaire des infirmières bulgares, n'est encore pas parvenu à arracher un rapatriement à Tripoli... mais il a présenté les "excuses" que la Libye exigeait depuis juillet 2008 pour l'affaire Hannibal. Selon l'agence officielle libyenne Jana, Merz a regretté "l'incident injustifiable contre le diplomate Hannibal Kadhafi et sa famille, et promis qu'un tel incident ne se reproduirait plus".
Les journaux suisses ont rivalisé de métaphores pour exprimer leur consternation. "La Suisse à genoux devant Kadhafi", titrait ainsi fin août le quotidien 24 heures tandis que La Tribune de Genève parlait de "pantalonnade". "Douze mois après (le début de l'affaire), la Suisse capitule", explique Le Temps. Le président "a tout cédé sans ramener les otages suisses avec lui", renchérit Le Matin.
Malgré ces excuses inattendues, relève encore Le Temps, la Libye n'a pas totalement levé la pression sur la Suisse. La Confédération a dû accepter de "se soumettre à un tribunal arbitral neutre" chargé de se prononcer sur la légalité de l'arrestation du fils Kadhafi alors que le retour des deux Suisses "dépend de la bonne foi des Libyens". Des enjeux économiques En filigrane de la crise diplomatique, des tensions économiques... La Libye était, il y a un an encore, le principal partenaire commercial de la Suisse en Afrique. L'affaire a fait chuter les exportations de la Confédération de 70% depuis 2008. Quant aux livraisons de pétrole libyen, elles ont plongé de 88% au premier semestre 2009. "La Suisse paie finalement le tarif maximal pour rétablir ses relations économiques normales avec le pays des dunes", résume Le Temps.
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