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| موضوع: Les données personnelles et la protection de la vie privée à l'heure des nouvelles technologies الخميس يوليو 02, 2009 2:18 pm | |
| Les données personnelles et la protection de la vie privée à l'heure des nouvelles technologies
Si la notion de données personnelles d'un individu englobe une quantité non-négligeable et importante d'informations plus ou moins nominatives (nom, prénom, âge, sexe, lieu de résidence, loisirs préférés, pseudo, n°client, etc.), force est de constater que bon nombre de personnes ignore précisément de quoi il s'agit, mais aussi par qui et pourquoi nous sommes fichés. S'il est aisé d'imaginer que nous sommes tous fichés par l'Etat et les organismes qui lui sont rattachés (sécurité sociale, fisc, police à travers la carte nationale d'identité, l'assedic, le médecin, etc.), par son employeur, par des associations indépendantes (club de sport, association à laquelle on fait un don, forum de discussion ou chat, etc.) ou encore par des sociétés commerciales (banque, assureurs, téléphonie, fichiers clients des commerces,, etc.), on imagine moins être fichés par des sociétés que l'on ne connaît pas. Et pourtant, les données personnelles circulent facilement soit contre rémunération pour le titulaire du fichier, soit de manière involontaire en cas notamment de piratage informatique ou de détournement de la finalité d'un fichier. C'est pour cela qu'en France, la CNIL, la Commission nationale informatique et libertés veille à ce que loi Informatique et libertés et les autres textes qui protègent ces données personnelles, soient respectés afin d'éviter les abus et les atteintes aux droits fondamentaux. A l'heure d'internet, du piratage informatique, de la traçabilité, du marketing-comportemental, du spam, du développement de la biométrie, de la vidéosurveillance, des péages autoroutiers et d'autres technologies avancées, la préservation de sa vie privée n'est pas aisée, et il est utile de faire le point sur ce thème particulièrement important, qui d'ailleurs devrait conduire dans un avenir proche à la révision de la législation française et européenne en la matière. Qu'est ce qu'une donnée à caractère personnelle ?
Il s'agit principalement des informations qui permettent d'identifier soit directement, soit indirectement par recoupement d'informations, une personne, telles que : les nom, prénom, photo, date de naissance, statut matrimonial, adresse postale, n° de sécurité sociale, n° de téléphone, n° de carte bancaire, plaque d'immatriculation du véhicule, email, adresse IP d'ordinateur, empreinte génétique, élément d'identification biométrique, etc. La définition exacte est la suivante : "toute information relative à une personne physique identifiée ou qui peut être identifiée directement ou indirectement ou par référence à un numéro d'identification ou à plusieurs éléments qui lui sont propres. Pour déterminer si une personne est identifiable, il convient de considérer l'ensemble des moyens en vue de permettre son identification dont disposent ou auxquels peuvent avoir accès le responsable du traitement ou toute autre personne". Il convient de préciser que certaines informations, qui ne sont pas des données à caractère personnelles, sont considérées comme sensibles dans la mesure où elles peuvent conduire à un comportement discriminatoire (ex : origine raciale, opinions politiques, philosophiques ou religieuses, appartenance syndicale, information relative à la santé ou à ses orientations sexuelles). En principe, ces données dites "sensibles" ne peuvent être recueillies et exploitées. Toutefois, certains traitements relatifs à ces données sont possibles dans la mesure où la finalité du traitement l'exige et moyennant le respect de certaines conditions, dont le consentement explicite de la personne fichée. A noter également que certains fichiers publics (fisc, sécurité sociale, caf, police et justice, etc.) sont constitués sans notre accord et sans possibilité d'opposition de notre part, car ils ont un but précis et souvent lié à la sécurité du territoire et au respect des principes de notre République (ex : paiement des impôts, droits aux allocations, à la protection sociale). Pour d'autres en revanche, il est possible d'exercer sont droit d'opposition à être fiché et/ou de rectification. Ce que dit la loi
En France, c'est principalement la loi Informatique et libertés de 1978, dont la dernière révision date de 2004, qui réglemente la collecte, l'usage et la finalité de la mise en place d'un traitement automatisé ou d'un fichier manuel contenant des données personnelles. Se trouvent soumis à la cette loi, "les traitements de données à caractère personnel dont le responsable est soit établi sur le territoire français (c'est-à-dire y exerce une activité dans le cadre d'une installation stable, quelle que soit sa forme juridique, filiale, succursale...) ou recourt à des moyens de traitement situés sur le territoire français, à l'exclusion des traitements qui ne sont utilisés qu'à des fins de transit sur ce territoire ou sur celui d'un autre Etat membre de la Communauté européenne". Les responsables de traitements sont tenus de délivrer une information détaillée sur les conditions d'utilisation des données lors de leur collecte, que celles-ci soient recueillies de manière directe ou indirecte. Le droit d'opposition est garanti par la loi en matière de prospection commerciale, de même que les droits d'accès et de rectification sont précisés. Néanmoins, il existe des dérogations pour tenir compte en particulier des spécificités de certains traitements notamment statistiques. Seuls sont soumis à autorisation ou avis de la CNIL, "les traitements présentant des risques particuliers au regard des droits et libertés de personnes". Les autres, exempts de risques, doivent seulement faire l'objet d'une déclaration de fichier quand des exonérations de déclaration ne sont pas prévues (à titre d'exemple, ne sont pas soumis à déclaration, les registres destinés exclusivement à l'information du public, ou encore les traitements de conservation d'archives). Dans le monde du travail, il est possible et recommandé dans les grandes structures, de nommer ou plusieurs correspondants à la protection des données dans les entreprises ou les collectivités locales. C'est un décret (n°2007-451) du 25 mars 2007 qui a encadré les obligations mises à la charge du responsable du traitement, quel qu'il soit. Pourquoi la protéger ?
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les informations nominatives en disent long sur notre vie privée puisqu'elles permettent de déterminer, par exemple, notre style de vie et nos comportements d'achat (lieu d'habitation, centre d'intérêt d'achat, loisirs), sur notre intimité (les produits que l'on affectionne le plus), ou encore sur nous-mêmes (discussions sur des forums, adhésion à un syndicat ou à un parti politique). Ces informations circulent librement dans un monde aujourd'hui sans frontières, ce qui peut un jour être pénalisant, dans la mesure où le droit à l'oubli n'est pas évident. Aussi, si nous ne sommes pas vigilants, il sera aisé de porter atteinte de manière irréversible, à notre espace intime et à nos droits fondamentaux. Mais internet n'est pas un espace de non-droit puisque le responsable d'un fichier ou d'un traitement de données personnelles d'un site web ou d'un forum de discussion, doit permettre aux internautes concernés par les informations collectées, d'exercer pleinement leurs droits. Il doit les informer de son identité, de la finalité de son traitement (exemple : gestion clientèle, prospection commerciale, etc.), du caractère obligatoire ou facultatif des informations qu'il collecte, mais aussi des destinataires de ces informations, et de l'existence de droits pour les personnes fichées. Cette information se fait en principe au moment où sont collectées les données (bon de commande, souscription d'un abonnement, enregistrement, etc.), et les mentions d'information à l'attention des personnes fichées doivent apparaître sur les formulaires utilisés pour collecter les données. Quelles sont les principales obligations en cas de collecte d'informations à caractère personnelle ?
Beaucoup ignorent encore que le fichage n'est pas libre et qu'il nécessite au préalable l'accomplissement de formalités déclaratives auprès de la CNIL, quand il ne s'agit pas d'obtenir une autorisation préalable, comme par exemple en cas de recours à des technologies biométriques. Qu'il s'agisse d'établissements publics ou privés, la collecte d'informations personnelles est soumise à conditions, et la CNIL comme le juge veillent à leur respect. En revanche, Internet ouvre la voie à la collecte d'information nominative par les traces que l'internaute laisse en surfant sur le web, sans que la collecte ne puisse être contrôlée (cookies, adresse IP, téléchargements, ou encore participation à des forums de discussion, messagerie instantanée, ou alimentation d'un blog). Un constat : les français ont peur des fichiers
Selon une étude d'octobre 2008 réalisée par l'institut de sondage Ipso à la demande de la CNIL, pour 61% des Français, l'existence de fichiers est perçue comme une atteinte à la vie privée. Ils sont mêmes un sur deux à éprouver des craintes concernant l'utilisation des fichiers. Leur inquiétude porte autant sur les fichiers d'Etat que sur les fichiers privés. On remarque également que c'est la collecte d'informations personnelles sur Internet qui suscite le plus de crainte : 71% des personnes jugeant la protection de leur vie privée sur internet insuffisante, voire même "pas du tout satisfaisante" pour 37% d'entre eux. C'est la tranche d'âge des 18-24 ans, c'est-à-dire les plus "gros consommateurs d'Internet", qui semble être la plus soucieuse dans ce domaine, puisque 78% des internautes de cette catégorie d'âge estiment que leur vie privée est insuffisamment protégée sur Internet. Néanmoins, ils n'entendent pas se détourner d'internet ou des nouveaux outils de communication. De quoi avons-nous le plus peur ?
Sans avoir à faire référence aux films d'anticipation, certaines technologies qui s'avèrent particulières utiles, se révèlent aussi potentiellement dangereuses pour notre vie privée, que l'on en soit conscient ou pas. Il s'agit par exemple : - des traces que l'on laisse sur le net, qui peuvent se retourner contre nous (à titre d'exemple, certains salariés qui critiquaient nominativement leur employeur et les pratiques de leur entreprise sur leur blog, ont été licenciés pour faute) - des systèmes de géolocalisation : GPS des voitures, relais satellites des téléphones portables, bracelets électroniques (tant pour les détenus à la sortie de prison que pour les personnes âgées attentes de la maladie d'Alzheimer, ou encore les bracelets équipant les nouveaux nés dans les cliniques) - les puces de géolocalisation personnelles : implantées sous la peau, elles permettent de déterminer le lieu où se trouve une personne sur le globe
- les dispositifs de reconnaissance biométrique : ouverture ou accès contrôlés par la voix, les empreintes digitales, l'iris de l'oeil
- les codes d'accès : qui n'a pas aujourd'hui peur de se faire pirater les codes d'accès à sa banque en ligne et se faire vider son compte en banque, ou encore pirater le numéro de sa carte bancaire - les systèmes d'enregistrement vidéo : s'ils sont là pour nous protéger, l'exploitation des systèmes de vidéosurveillance à mauvais escient peut s'avérer extrêmement attentatoire à la vie privée - des systèmes de publicité ciblée que ce soit sur internet ou dans certaines enseignes commerciales... Quelles solutions pour l'avenir ?
Conscients de l'importance de la question de la protection des données personnelles, la CNIL a organisé à la mi-octobre 2008 avec son homologue allemand, une conférence mondiale sur la protection de la vie privée dans un monde sans frontières, au cours de laquelle elle est revenu sur le développement de la protection des données ces 30 dernières années. Elle a aussi présenté ce qu'elle estime être "les défis auxquels nous devons faire face ensemble" dans les années à venir. Bref, la CNIL espère faire évoluer la législation en la matière avant que la protection de la vie privée ne puisse plus être garantie. Parallèlement, elle mène avec le Forum des droits sur l'Internet jusqu'au 15 janvier 2009, une vaste consultation sur le thème de la vie privée numérique, et invite toute personne intéressée à participer dès lors qu'elle fournit ses données personnelles.. | |
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