Le Tribunal de 1ère Instance de Sfax paralysé par le mouvement de protestation des clercs

Le Tribunal de 1ère Instance de Sfax a été réduit à l’inactivité, hier suite à l’arrêt de travail observé par les 113 clercs de l’instance. L’action inopinée, qui n’aurait pas eu lieu au préalable l’aval du syndicat, a pris de cours aussi bien les magistrats, les justiciables que les avocats, comme en témoigne l’encombrement des couloirs.

Cette action qui a paralysé toute l’activité au sein du tribunal trouve son origine dans la décision de mutation du Procureur de la République près le Tribunal de 1ère Instance de Sfax au Tribunal de 1ère Instance de Mahdia. Mais de quel droit, les clercs contestent-ils une décision administrative qui les dépasse ? Lotfi Jarraya, approuvé par ses collègues présents s’est inscrit en faux contre cette accusation : « d’abord le fait que cette décision intervenue en dehors des périodes du mouvement du personnel de Ministère de la Justice, c’est-à-dire soit en juillet ou en février, en révèle le caractère injuste et arbitraire parce qu’elle est le résultat d’une pression exercée par trois juges, soutenus par d’autres collègues et surtout par l’Association des Magistrats, sur le ministre de la Justice, non pas pour des raisons professionnelles mais pour régler d’anciens comptes personnels. D’ailleurs, les magistrats ont crié fort leur mécontentement lorsqu’ils se sont rendu compte que le Procureur de la République n’avait pas été touché par le mouvement des mutations du mois de février et ils ont menacé de s’y employer. Il est reproché à M. le Procureur de la République, qui est notre chef hiérarchique direct, de nous tenir en estime et de nous traiter avec respect. Il a contribué à instaurer un climat favorable à l’optimisation du rendement de tous les clercs, en dépit des conditions lamentables du travail. A titre d’exemple, nous sommes quinze personnes à travailler dans le même bureau, sans que cela n’affecte notre rendement, notre enthousiasme ou notre motivation. Par conséquent, nous contestons cette décision humiliante pour les clercs, dont on n’a pas tenu compte et nous nous déclarons prêts à l’escalade. Nous comptons sur le soutien de nos collègues des autres tribunaux et nous allons placer notre action sur un plan syndical ».