Requête contre l'ancien président de l'UTICA

Il était l'associé du diable

Le comité "Sauvons l'UTICA" (Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat) a déposé une requête auprès du procureur de la République au tribunal de première instance de Tunis, contre l'ancien président de la centrale patronale et les membres du bureau exécutif émanant du congrès de novembre 2006.

La requête, déposée sous le numéro 011/7013992 et datée du 18 mars 2011, vient réclamer, selon les membres du comité, l'ouverture d'une enquête sur "la corruption, la mauvaise gestion des ressources de l'UTICA et l'exploitation de l'organisation à des fins politiciennes et personnelles qui n'ont aucun lien avec ses intérêts ni celui de ses adhérents".

Le comité "sauvons l'UTICA" a indiqué, dans un communiqué rendu public hier, que cette décision vise à aider le patronat "à récupérer sa mission nationale et syndicale" et à "favoriser l'entente et la réforme au sein de l'organisation".

Le comité a formulé l'espoir de voir le patronat reprendre, grâce à cette initiative, son rôle d'organisation nationale et restaurer sa réputation sur les plans régional, national et international.


Biographie

Hédi Djilani ou Hédi Jilani, né le 13 février 1948 à Tunis, est un homme d'affaires, syndicaliste et homme politique tunisien.


Originaire de Ras Jebel (gouvernorat de Bizerte), ses parents le destinent alors à la médecine qu'il étudie à l'hôpital Cochin, de 1966 à 1971, mais c'est le monde des affaires qui l'attire le plus ; il y assume différents rôles dont celui de membre du conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie et du Centre de promotion des exportations.

Après avoir dirigé de nombreuses entreprises industrielles dans le secteur du textile destiné à l'exportation, il représente ses collègues au sein des structures syndicales patronales : président de la chambre syndicale des exportateurs textiles et membre du bureau exécutif de la fédération nationale du textile à partir de 1975 et président de la fédération des exportateurs à partir de 1985. Membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) de 1975 à 1980 et de 1985 à 1990, il réussit finalement à prendre la relève du chef historique de l'organisation, Ferjani Bel Haj Ammar, en 1987.

Depuis 1989, il est aussi membre du comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et de la Chambre des députés.

L'une de ses filles, Zohra, est l'épouse de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ancien président Zine el-Abidine Ben Ali[1], considéré comme le « Parrain » de la famille Trabelsi, qualifiée de « clan quasi-mafieux » par les observateurs ainsi que les services de l'ambassade américaine en Tunisie car étant la principale bénéficiaire de la généralisation de la corruption dans le pays[2]. Le couple est sous les verrous depuis le 14 janvier 2011 à la faveur des évènements de la révolution qui chasse le président Ben Ali[3]. Une autre de ses filles se marie à Sofiane Ben Ali, fils de « Moncef », le frère décédé du président et chef du clan Ben Ali[4]. Ils sont actuellement tous les deux en fuite.

Ce lien de parenté, jugé incompatible avec la fonction de président de l'UTICA, incite finalement Djilani à se démettre de ce mandat le 19 janvier 2011[5]. Il est remplacé à ce poste le 24 janvier 2011 par un coordinateur général, Mohamed Ben Sedrine[6].

Il a aussi assumé la fonction de président de l'Espérance sportive de Tunis de 1987 à 1989.]