Cheb Mami , est en prison depuis lundi

Le procès de la star algérienne de la musique raï Cheb Mami s'est ouvert jeudi à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des violences contre sa compagne qu'il aurait voulu forcer à avorter en 2005.
Le chanteur de 42 ans, Cheb Mami dont le vrai nom est Mohamed Khelifati, est en prison depuis lundi. Il est arrivé au tribunal dans un fourgon de police. Il est revenu pour faire face à ses juges après une fuite de deux ans en Algérie. Il encourt jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

Il sera jugé pour "complicité d'enlèvement et de séquestration, violences volontaires en réunion et avec préméditation sur personne vulnérable, menaces sur une victime et complicité d'administration de substance nuisible". Icône dans son pays où il a lancé le raï avec d'autres dans les années 80, avant de l'exporter en France et dans le monde, il est connu dans le monde entier depuis son duo avec Sting en 2000 et le tube "Desert rose".

Le chanteur joue sa carrière dans cette affaire où il a déjà été emprisonné trois mois entre le 28 octobre 2006 et le 2 février 2007. Son agent Michel Le Corre alias "Levy", 56 ans, et deux de ses proches, Hicham Lazaar, 27 ans, et Abdelkader Lallali, 42 ans, seront aussi jugés devant le tribunal.

Mami est accusé d'avoir fait organiser l'enlèvement à Alger et la séquestration les 28 et 29 août 2005 de sa compagne, une photographe française qui lui avait annoncé sa grossesse quelques jours avant. Il aurait voulu selon l'accusation l'amener par des brutalités à avorter. Les violences racontées par la victime ont été confirmées par une expertise médicale.

Selon l'accusation, Michel Le Corre a pris prétexte d'un voyage professionnel de la jeune femme à Alger pour organiser cet avortement forcé. Hicham Lazaar est accusé de lui avoir fait prendre à son insu un tranquillisant dans un verre de jus d'orange, ce qui a permis de la conduire, à demi-consciente, dans la villa de Cheb Mami.

Abdelkader Lallali est désigné comme l'auteur des violences sur la jeune femme. Rentrée en France, la victime a accouché d'une petite fille en mars 2006. Le procès doit s'achever dans la soirée et le jugement sera mis en délibéré.