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| موضوع: L'annulation d'un mariage par le TGI de Lille fait craindre une multiplication des demandes de reconstruction d'hymen الجمعة مايو 30, 2008 12:57 pm | |
| «Les gynécologues n'ont pas à encourager cette régression» INTERVIEW - L'annulation d'un mariage par le TGI de Lille fait craindre une multiplication des demandes de reconstruction d'hymen. En première ligne les gynécologues se trouvent face à une question d'éthique à résoudre. Emile Daraï, secrétaire général du Collège des Gynécologues* explique sa position au Figaro.fr
Combien de jeunes filles demandent chaque année une reconstruction d'hymen ou un certificat de virginité?
Emile Daraï : C'est impossible à chiffrer. Les chirurgies de reconstruction d'hymen sont enregistrées avec d'autres types d'actes, dont des chirurgies à visées médicales. On ne connaît donc pas la part des reconstructions d'hymen. De plus, cette chirurgie se fait souvent dans des structures privées, où il n'y a pas de comptabilisation. Et l'on ne peut pas dire le nombre de demande par médecins, car il y a des circuits déjà pré-établis, des médecins qui sont connus pour accepter ces demandes, les femmes les connaissent et vont les consulter spécifiquement.
Ces demandes sont apparues il y a une quinzaine d'années. Contrairement à ce que l'on pense, elles ne sont pas en augmentation, et sont plutôt stables. Elles sont seulement plus médiatisées ces derniers temps.
Qui sont ces femmes qui font ces demandes ?
Elles sont de confession musulmane en très grande majorité. La plupart sont d'origine magrébine, mais c'est peut-être le reflet de la forte proportion de cette population en France. Je ne sais pas quelle est la part des femmes d'origine sub-saharienne
Elles viennent souvent de manière urgente, au dernier moment. Elles sont dans un tel état de désespoir, qu'elles sont prêtes à dépenser énormément pour une réfection d'hymen, parfois plusieurs milliers d'euros. Certains médecins en profitent d'ailleurs et pratiquent cette opération pour des visées lucratives….
Pensez-vous q'il peut y avoir une recrudescence de ce type de demandes suite à la décision du TGI de Lille?
C'est difficile de prévoir. La répercussion ne sera peut-être pas aussi nette que cela. Il y a effectivement un risque potentiel. Il est vrai que c'est un jugement qui risque de créer un précédent. Certaines femmes se sentiront peut-être d'autant davantage obligées de souligner leur virginité par un certificat l'attestant. C'est en tout cas un jugement qui me choque à titre personnel, qui est une véritable régression pour les femmes.
Comment se positionne le collège des gynécologues face à ces demandes?
Nous avons émis des recommandations au sujet des certificats de virginité. Nous sommes en accord en cela avec le Conseil de l'ordre des médecins. Un médecin n'a pas à réaliser un tel acte, en dehors des cas particuliers de médecine légale, comme pour une agression. C'est inconcevable qu'une femme soit contrainte ainsi de prouver sa virginité, c'est humiliant pour elle. La femme est libre de sa vie, de son corps, les gynécologues ont contribué à l'émancipation des femmes, nous n'avons pas à encourager ces pratiques d'un autre temps, ce serait encourager une régression.
Nous sommes également contre les reconstructions d'hymen, car c'est aussi contribuer à la soumission de la femme. Nous n'avons pas fait de recommandation pour ce qui est de cette chirurgie, car de toute façon, c'est un problème social et non médical.
Mais accepter ces demandes n'est-il pas aussi une manière de venir en aide à des femmes qui sont dans des situations très difficiles vis-à-vis de leur famille ?
Certains médecins acceptent effectivement pour cette raison. Mais ce n'est pas la bonne démarche, cela ne permet pas l'émancipation de ces femmes. Cela risque au contraire de les conforter dans la croyance que leur statut de virginité est important.
On doit apporter au contraire un soutien moral à ces femmes. Les associations de femmes, le corps médical, les représentants religieux doivent s'unir pour faire en sorte de faire évoluer les mentalités. Sans oublier d'impliquer le mari. Vous croyez qu'il arrive puceau au mariage, lui ?
* Emile Daraï est secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français et professeur à l'hôpital de Tenon à Paris . | |
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