l'avocat général a requis une peine de prison à perpétuité contre Michel Fourniret et son épouse Monique Olivier

Le procureur a fustigé dans son réquisitoire «deux êtres humains qui fusionnent en un seul pour accomplir des crimes».

Associés dans le crime, Michel Fourniret et Monique Olivier l'ont été aussi dans le requisitoire de l'avocat général. Il a en effet réclamé la réclusion criminelle à perpétuité à la fois contre le tueur en série et contre son épouse, jeudi, aux assises des Ardennes. Une peine assortie pour lui d'une impossibilité totale de sortie et pour elle d'une période de sûreté de 30 ans.

La réclusion à perpétuité «incompressible» requise contre l'Ardennais, 66 ans, signifie selon l'avocat général Francis Nachbar qu'«on est sûr qu'il ne sortira plus jamais». Cette possibilité offerte par une loi de 1994 fixe en effet à trente ans de prison la durée avant laquelle le condamné peut demander sa libération conditionnelle. «Cette disposition spéciale est encourue en raison des seuls faits commis contre Mananya Thumpong (...) un assassinat accompagné de viol sur mineur de moins de 15 ans» perpétré en 2001 après l'entrée en vigueur de la loi, a expliqué le parquet général dans un communiqué.

L'épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier est poursuivie comme complice pour quatre crimes et comme co-auteur dans un cinquième, celui de Jeanne-Marie Desramault en 1989. Le ministère public a demandé que sa peine soit assortie d'une sûreté de 30 ans. Un délai avant lequel elle ne pourra bénéficier d'aucun aménagement de peine ou libération conditionnelle. Si la prison à vie n'est pas infligée à Monique Olivier, a expliqué Francis Nachbar, elle n'encourrait plus que 20 ans de réclusion criminelle et risquerait de sortir dans «8 ou 9 ans» en vertu de possibles réductions de peine et des quatre années de détention provisoire effectuées.

«Vous n'avez que les apparences d'êtres humains»

Dans son réquisitoire, le procureur Francis Nachbar a choisi de ne pas dissocier Fourniret de son épouse. «Nous avons affaire à un couple de tueurs en série extrêmement dangereux, que jamais notre pays n'aurait imaginé connaître», a-t-il dit, fustigeant «deux êtres humains qui fusionnent en un seul pour accomplir des crimes», «un couple d'assassins, un couple assassin». «Tous les deux vous n'avez que les apparences d'êtres humains», a-t-il ajouté.

«Je vous en conjure, ne faites pas courir à notre société, à nos enfants le moindre risque, ce serait mortel pour eux», a aussi lancé Francis Nachbar à l'adresse de la cour. «La perversité ne se soigne pas, elle se combat», a-t-il poursuivi citant un expert psychiatre ayant témoigné à l'audience.

A ce procès ouvert depuis deux mois, Michel Fourniret doit répondre de sept meurtres de jeunes filles précédés de viol ou tentative, commis en France et en Belgique entre 1987 et 2001.

Le verdict est attendu pour le mercredi 28 mai, après les plaidoiries de la défense prévues lundi et mardi.